Auto-portrait - Photographie 2002

Autoportrait sans titre, Photographie argentique sur papier baryté, 12.3 x16 cm, 2002

Démarche artistique

Ma pratique de la photographie argentique et de l’autoportrait a commencé dès 1993 lorsque j’avais 13 ans. J’étais attirée par les lieux désaffectés que j’explorais (anciennes usines, maisons abandonnées et murées). Je m’y photographiais nue. Je passais ensuite des heures en chambre noire pour développer mes films et photos. Cette Image est tirée d’une série d’autoportrait de nus dans des ateliers de 1998 à 2005. Elle n’a jamais été exposée. Elle a failli faire la première de couverture du livre d’une connaissance écrivaine et est ensuite tombée aux oubliettes.

J’ai toujours été fascinée par les contrastes et il me semblait que la nudité était l’ultime costume pour en créer. Des photographies pieds nus dans la neige, aux briques de verre sous mes pieds dans des maisons désaffectées et ruinées par les incendies, aux impacts de mon corps fonçant sur des parois, aux flous de la chute jusqu’au vertige d’une verrière d’usine mise a ban, j’expérimentais la vie avec mon corps que je poussais à ses limites. Les mises-en-scène reflétaient mon dialogue intérieur face à la mort. L’idée que je pouvais braver la vie avec l’insolence de la jeunesse et provoquer la mort et sa destination invisible. J’ai mis cette image en regard avec mon projet de sculpture comme seconde pièce d’exposition. Elles ont leur lien dans la métaphore des esprits, l’invisible, rendu visible. On y retrouve le leitmotiv de la crête. Elle est le fruit de la même énergie pulsion créatrice.

 

Vie intérieure

Très jeune déjà, j’étais consciente qu’il existait quelque chose que je ne voyais pas. Le monde invisible, pour les enfants, est accessible. Des voyages mais aussi des voyages guidés dans le monde de l’inconscient m’ont fait acquérir le sentiment d’une coexistence de plusieurs réalités. J’avais vu le film Le septième sceau de Ingmar Bergman qui m’a beaucoup marqué. Des auteurs et des artistes tels que C.G Jung, Moebius, Niki de St-Phalle, C.Cahun m’accompagnaient sur le chemin.